Projet d’autonomie régionale pour l’Acadie
Deux ans pour définir un modèle de gouvernance pour l’Acadie du Canada atlantique
Dieppe, Nouveau-Brunswick, le 22 novembre 2018 – Un projet de recherche en renforcement de l’autonomie régionale de l’Acadie au sein du Canada atlantique vient d’être lancé. D’ici l’automne 2020, un nouveau modèle de gouvernance pour servir les intérêts du peuple acadien au 21e siècle sera proposé. Intitulé Assemblée nationale de l’Acadie, le projet s’inscrit dans une démarche de continuité historique pour le peuple acadien et autour d’une vision d’une « Acadie française, prospère, en santé, heureuse et en paix, ouverte sur le monde et autonome sur son territoire ».
Différents enjeux touchant particulièrement l’Acadie sont résumés sur le site du projet anacadie.ca, dont le faible taux de natalité du peuple acadien. L’indice synthétique de fécondité du peuple acadien (ISF – le nombre d’enfants par femme), qui se situait il y a deux générations à environ 6 enfants (l’un des plus élevés en Amérique du Nord) a connu une chute dramatique pour se situer désormais aujourd’hui à environ 1,37 enfant (l’un des plus bas au monde). L’exode continu des régions acadiennes, les défis de conservation du patrimoine religieux d’importance nationale et les difficultés d’identification au territoire sont aussi abordés. Enfin, des modèles d’autonomie régionale en vigueur ailleurs au Canada, en Belgique, en France et en Italie sont également présentés.
Selon le porte-parole, Daniel LeBlanc, le projet de l’Assemblée nationale de l’Acadie (ANA) entend par l’autonomie régionale une situation dans laquelle une administration acadienne disposerait de différents pouvoirs pour veiller aux intérêts propres du peuple acadien habitant le Canada atlantique, en matière d’aménagement du territoire, de développement économique régional, d’immigration, de culture ou de protection du patrimoine par exemple, mais où elle dépendrait de d’autres (fédéral, provinces, municipalités) pour assurer la gouvernance de services essentiels tels la défense, les douanes, la monnaie, les transports ou les opérations municipales.
« Les administrateurs-fondateurs de l’ANA ont en commun le désir de vouloir bâtir et léguer à l’Acadie une solution institutionnelle apte à servir les intérêts du peuple acadien au 21e siècle », souligne M. LeBlanc. « À partir de janvier 2019, des Commissions seront mises sur pied pour se pencher sur les enjeux de la langue française, de la prospérité, du territoire, de la protection du patrimoine et de la gouvernance. Les personnes résidentes ou nées en Acadie du Canada atlantique sont encouragées à s’inscrire afin de participer activement à façonner l’avenir du projet », ajoute-il.
L’Acadie est le foyer du peuple acadien au Canada atlantique, descendants des premiers colons français et européens venus s’établir dans la région à partir de 1604. Aujourd’hui, l’Acadie comprend généralement le nord et l’est de la province du Nouveau-Brunswick, ainsi que des régions plus isolées sur l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, où vivent en français quelque 300 000 Acadiens sur environ 30 000 km2. La communauté acadienne et francophone de Terre-Neuve-et-Labrador fait aussi partie de cette définition. Enfin, une importante diaspora acadienne est présente dans le monde.
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