La langue française

Une baisse de la présence francophone au Canada atlantique continue de se faire remarquer depuis les années 1990. Cette baisse est particulièrement élevée à l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, alors qu’au Nouveau-Brunswick elle est passée en dessous de la barre des 33 pourcent pour la première fois en 80 ans.

Cette baisse s’explique par deux principales raisons*. La première étant le faible taux de natalité du peuple acadien, qui est en dessous du niveau des anglophones depuis plus de 30 ans. Au Nouveau-Brunswick selon de récentes statistiques, l’indice synthétique de fécondité (ISF) se situait en moyenne à 1,34 enfant par femme entre 2001-2006 (un des taux les plus faibles au monde), contre 1,54 pour les anglophones. Il s’agit d’un revirement important par rapport à il y a deux générations, lorsque cet indice se situait à environ 6 enfants par femme (l’un des plus élevés en Amérique du Nord).

La seconde est liée aux défis de transmission de la langue française aux prochaines générations, particulièrement aux enfants vivant dans des localités où ils sont minoritaires. Seuls 79,5% des enfants de moins de 18 ans en 2006 et ayant au moins un parent de langue maternelle française se sont vu à leur tour transmettre le français comme langue maternelle (taux de 20,5% de non-transmission). La montée en puissance du nombre de couples exogames français-anglais est une nouvelle réalité à laquelle fait face l’Acadie (de 16,0% en 1971 à 31,7% en 2006 au Nouveau-Brunswick). À cette même date, seuls 35% des enfants issus de ces couples étaient comptés comme francophones (la langue “maternelle” des enfants nés de mères anglophones étant souvent enregistrée comme l’anglais).

La Commission de l’Acadie française a donc pour mandat de voir à la pérennité de la langue française en Acadie du Canada atlantique en entreprenant des actions et programmes visant entre autre à transmettre le français aux conjoints et personnes de descendance acadienne désirant maîtriser l’apprentissage de la langue.

*L’ANA est reconnaissante envers le spécialiste du Monde francophone, Ilyes Zouari, pour son analyse qui a permis de mieux définir cette problématique.