L’absence d’une entité administrative définie responsable de gouverner le territoire et diriger la destinée du peuple acadien crée au moins trois défis pour l’Acadie. Dans un premier temps, il y a le défi engendré par les impératifs politiques et les allégeances partisanes présents dans chacune des provinces et qui tend à favoriser l’intérêt de la majorité avant celui des minorités acadiennes. Le défi de gouverner la nation acadienne habitant quatre provinces avec ses réalités administratives distinctes constitue un second obstacle.
Le troisième défi se situe au niveau des limites du pouvoir des principales institutions acadiennes et des conséquences de ces limitations pour l’Acadie. Pendant plus d’un siècle et deux grandes périodes de “Renaissances acadiennes”, des générations de grands bâtisseurs ont mené de front le projet d’édifier l’Acadie en une nation moderne. Ce projet s’est progressivement transformé pour voir jaillir une multitude d’organismes sectoriels orientés à la revendication des droits linguistiques et de leurs objectifs propres, ainsi qu’à la concertation et au maintien des acquis. La diversité d’intérêts, les limites de ressources et les défis de transition au sein de ces organismes font en sorte qu’ils ne réussissent pas toujours, ensemble, à s’occuper de tous les enjeux qui concernent l’Acadie.
La Commission sur la gouvernance en Acadie a donc pour mandat d’étudier et d’éventuellement proposer un nouveau modèle de gouvernance pour servir les intérêts de l’Acadie du 21e siècle, en consultation avec le peuple acadien, les Premières Nations et les communautés qui la côtoient, l’objectif étant d’améliorer la qualité de vie des Acadiens vivant en situation minoritaire dans les quatre provinces du Canada atlantique.